State of crypto #3. Pour la troisième année consécutive, la branche crypto d’Andreessen Horowitz – a16z crypto – publie son rapport sur l’état de la crypto mondiale et ce document est une mine d’information. Activité on-chain, ETF crypto, stablecoins, infrastructures blockchain, DeFi, A.I, toutes les problématiques du secteur sont abordés à grands renforts de tableaux, de graphiques et de données et le premier enseignement à tirer est que la photographie du Web3 mondial est définitivement souriante !
C’est parti pour les grandes lignes du State of Crypto 2024.
L’activité on-chain a explosé cette année poussée par Solana et les USA
La première information est qu’il n’y a jamais eu autant d’adresse crypto actives qu’au mois de septembre dernier avec pas moins de 220 millions, ce qui représente le triple de l’année dernière. Sur ce chiffre, 52 millions sont issues de l’écosystème Ethereum (EVM) avec notamment le layer 2 Base qui affiche 22 millions d’adresses, la BNB Chain en a elle 10 millions, Ethereum 6 et Polygon, Arbitrum et Optimism respectivement 5, 3 et 1 million.
Pour les autres blockchains non EVM, c’est Solana qui est loin devant avec 100 millions d’adresses suivise de Near avec 31 millions, Tron et ses 14 millions sont suivis par Bitcoin, TON et SUI avec 11, 10 et 5 millions chacun. Parmi les réseaux qui ont le plus vu de nouvelles adresses cette année, c’est Solana (+6,1%), Base (+2,9%), Bitcoin (1,6%) et Ethereum (+1,1%) qui affichent les croissances les plus importantes.
Enfin, à la question de savoir où ont été crées ces nouvelles adresses, la réponse est à chercher du côté des États-Unis, du Nigéria, de l’Inde et de l’Argentine qui sont les pays les plus actifs en la matière. Selon les chiffres de la plateforme Crypto.com repris par a16z, il y aurait d’ailleurs actuellement 617 millions de personnes détenant de la cryptomonnaie dans le monde.
2024 : une année historique pour la crypto aux Etats-Unis avec notamment les ETF
A l’heure de faire le point sur l’année 2024, le rapport tient à souligner les changements majeurs observés aux États-Unis qui modifieront probablement à tout jamais le paysage de la crypto mondiale. Citons tout d’abord l’arrivée des ETF Bitcoin et Ethereum au comptant à Wall Street qui a accéléré l’institutionnalisation du secteur avec actuellement 65 milliards de dollars déposés sur ces produits négociés en bourse.
Mais au delà de l’aspect économique, c’est bien le volet politique qui est le plus impressionnant avec un virage à 180° pris par la classe politique américaine alors qu’en Europe, on peine toujours à trouver le bon équilibre entre protection des utilisateurs et développement de l’industrie. Donald Trump et les Républicains s’affichent ouvertement pro-crypto depuis plusieurs mois et ils ont poussé les Démocrates à modifier leur façon de voir et de faire en la matière pour arriver à une forme de consensus (encore fragile faut-il le rappeler).
La crypto est devenu un enjeu majeur des élections présidentielles à venir et le secteur a allègrement financé les campagnes des deux candidats, avec toutefois un léger avantage à l’ancien Président qui a donné plus de garanties au Web3 national.
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Le succès des stablecoins accélère l’adoption mondiale des cryptomonnaies
Et quand on parle des américains, la transition est toute trouvée pour notre prochain thème car le billet vert domine outrageusement le secteur des stablecoins avec 99% de parts de marché ! A tel point que Tether avec l’USDT et Circle avec l’USDC détiennent respectivement 81 et 11 milliards de dollars de dette fédérale, ce qui les place à la 20ème place des créanciers de l’Oncle Sam devant l’Allemagne. Vertigineux.
Et le succès de ces monnaies indexées sur des devises nationales s’est vérifiée cette année avec des volumes de transaction très importants qui ont même dépassé ceux de Visa, c’est dire. Avec l’abaissement des coûts liés aux layers2 sur Ethereum mais aussi grâce à l’amélioration de la qualité de l’infrastructure générale et aux dernières innovations techniques, l’activité explose littéralement et les utilisateurs du monde entier embrassent cette technologie qui les aide à résoudre des problèmes du quotidien.
L’amélioration des infrastructures améliore l’expérience utilisateur et profite à la DeFi
La montée en qualité de certaines infrastructures, Ethereum en tête, est d’ailleurs soulignée par les auteurs du rapport qui citent tout d’abord la mise à jour Dencun (EIP-4844), mais aussi l’avènement de la technologie dite zero knowledge proof (ZK) qui a permis d’augmenter le nombre de transactions par seconde ainsi que la confidentialité et l’interopérabilité entre les différents réseaux.
Cette amélioration générale des infrastructures s’est par ailleurs accompagnée d’un développement du secteur de la DeFi, qui a vu son utilisation gagner en qualité, en rapidité et ses coûts baisser de manière drastique. La finance décentralisée représente 24,8% des projets cette année en légère augmentation par rapport à 2023 et c’est bien ce secteur qui a le plus progressé.
On compte désormais pas moins de 169 milliards de dollars de valeur bloquée sur les différents protocoles avec le liquid staking en pole position largement dominé par Ethereum, suivi du secteur du lending avec AAVE en leader, puis viennent les bridges, les DEX et le petit nouveau de cette année : le restaking avec notamment Eigenlayer en tête de gondole.
A.I, réseaux sociaux, jeux vidéos et marché prédictif : les nouveaux secteurs à la mode dans le Web3
Ensuite, comment ne pas aborder l’intelligence artificielle, l’un des grands sujets des dernières mois qui a fait la une de l’actualité technologique mais aussi des médias grand public. Entre les projets crypto qui cherchent à améliorer l’IA, ceux qui cherchent à s’améliorer grâce à l’IA ou ceux qui surfent simplement sur la tendance, il y a des passerelles entre les deux secteurs qui sont voués à s’intensifier dans le futur.
Enfin, les auteurs terminent leur exposé par mettre en avant certains domaines qui ont profité de la baisse globale des coûts de transactions pour se développer et en premier lieu celui des NFT. Vient ensuite un secteur qui ne représente que 10,3% des projets crypto mais qui se développe de manière importante : les réseaux sociaux décentralisés. Meilleur gestion de la vie privée et rémunération plus équitable pour les créateurs de contenus sont les arguments principaux de ces concurrents des Instagram et autre X qui ne demande qu’à accueillir de nouveaux utilisateurs.
Le dernier point que nous aborderons ensemble sera celui des marchés prédictifs qui a pris une place très importante dans le paysage médiatique à la faveur notamment de l’élection américaine. Les paris qui y sont pris font quasiment office de tendance et certains voudraient même y voir une forme de réalité sociologique, même si tout ceci reste pour le moment très discutable. Le résultat du scrutin du 5 novembre prochain seront, à cet égard, un révélateur de la pertinence de ces plateformes dont Polymarket est le représentant le plus populaire.
Voilà ce que l’on pouvait dire de l’état de la crypto en 2024 selon les spécialistes de chez a16z et on se donne rendez-vous dans 365 jours pour la prochaine édition.
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